Thème animé par Arnaud Hurel

L’UMR HNHP affiche son intérêt pour une démarche réflexive, à la fois historique et épistémologique. Ce choix prend en compte les attendus et pratiques de la préhistoire en termes de recherche et de collections, les cadres organisationnels, les habitus disciplinaires (identités, communautés, représentations…).

Cette approche, par ses thématiques, reflète les caractéristiques des études de préhistoire menées au Muséum : position interstitielle (entre sciences naturelles et sciences humaines), pluridisciplinarité des problématiques, prise en compte des sites et collections dans le processus scientifique. Problématisée et contextualisée, l’activité scientifique se trouve placée dans une perspective critique à l’égard des discours, des représentations et des faits. Cette analyse mobilise, en complément des sources bibliographiques usuelles, tous les fonds disponibles (archives, iconographie, objets archéologiques, instruments scientifiques, archives orales). L’étude des collections (pièces, sites) représente l’un de ses objets majeurs.

La matérialité (archives, objets, sites) est ainsi posée comme clef de compréhension des dynamiques des sciences préhistoriques :

Collections et sites

  • Interroger les sites et collections préhistoriques classiques comme les pans matériels de moments de cristallisation de savoirs plus généraux – de la matérialité de la collection historique aux valorisations scientifiques. En restituant le « long détour des faits », des objets et des hommes, il devient possible de saisir les horizons successifs d’une science en construction, y compris dans ses dimensions muséale et patrimoniale.
  • Réintroduire les collections et sites dans un discours historique et épistémologique peut favoriser leur recontextualisation, permettant ainsi de les soumettre aux problématiques préhistoriennes actuelles et d’envisager la diffusion des résultats, y compris auprès du public.

Archives de la préhistoire

Valoriser les archives de la préhistoire, entendues comme les documents « produits ou reçus par toute personne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité ». L’objectif est ici de participer à des projets ou d’en initier dans une perspective scientifique en complément des approches archivistiques portées par d’autres acteurs. Il ne s’agit pas ici de documenter mais bien de prendre le fonds d’archives comme objet d’étude, dans sa constitution et son contenu discursif.

Séminaire de recherche histoire et épistémologie de la préhistoire

La préhistoire a l’ambition de découvrir ce qui s’est passé, perdu, enterré, enfoui en plein air ou en grotte parfois sous plusieurs mètres de sédiment. En effectuant des fouilles afin de trouver des traces d’occupations passées, le préhistorien déterre, exhume, met au jour les objets et le temps de l’Autre. Il tente alors de restituer le Préhistorique en tant qu’être biologique mais aussi comme acteur pensant et agissant dans une époque, une société et un environnement naturel qui ne sont pas les siens.

L’acte de fouiller et d’analyser le matériel archéologique, est alors perçu comme une rencontre, une relation particulière à l’Autre sous le signe de l’altérité ou d’un face-à-face pour recueillir les indices lacunaires d’une présence, d’une absence. Cette rencontre est ancrée dans ses propres temps et horizons intellectuels.

Après avoir posé en 2021 un regard sur la question de l’altérité, le séminaire est consacré en 2022 à celle du temps et des temporalités.

Ce séminaire est animé par Hubert Forestier et Arnaud Hurel.

Le séminaire bénéficie du soutien du projet PréhisTropic, projet « Emergence(s) » financé par la Ville de Paris.

Programme 2022 : Temps et Préhistoire

Programme 2021 : Altérité et Préhistoire

Publié le : 18/05/2020 12:50 - Mis à jour le : 24/10/2022 13:42