Gilles Berillon a reçu la médaille d’argent du CNRS

Gilles Berillon a reçu en 2021 la médaille d’argent du CNRS
Gilles Berillon, HNHP, Paléoanthropologue
Les hommes peuplent la plupart des environnements terrestres depuis plusieurs centaines de milliers d’années ; les restes tant biologiques que culturels retrouvés de par le monde permettent d’appréhender leur évolution et leurs migrations. Gilles Berillon, directeur de recherches au CNRS et paléoanthropologue au sein du laboratoire Histoire Naturelle de l’Homme préhistorique, questionne ce sujet à partir de l’étude de leur système locomoteur et de la recherche de vestiges fossiles et archéologiques. Son objectif, mieux appréhender la diversité des capacités locomotrices passées, la temporalité et le contexte de cette expansion.
Les paléoanthropologues considèrent la bipédie comme l’une des caractéristiques les plus frappantes de la lignée humaine. Au fil des découvertes et des avancées de nos connaissances sur les capacités locomotrices des primates actuels, ce sujet s’est complexifié. Aujourd’hui, sur ce terrain, Gilles Berillon et ses collaborateurs mettent en œuvre une approche qui associe la modélisation anatomique et les sciences du mouvement à leurs compétences en paléoanthropologie et en biologie comparative et expérimentale. L’équipe analyse la bipédie telle qu’elle est pratiquée sous des formes variées chez des primates actuels, cherche ce qui anatomiquement rend cela possible, pour évaluer ensuite les capacités bipèdes de nos ancêtres par la simulation biomécanique à partir de leurs restes fossiles et de leurs empreintes de pas.
Dans sa recherche de vestiges fossiles et archéologiques, l’intérêt de Gilles Berillon s’est porté dès le début de sa carrière sur le Plateau Central iranien, aire de migration entre Afrique et Eurasie. A la suite de sa rencontre à Paris du Professeur Asghar Asgari Khaneghah de l’Université de Téhéran, un projet conjoint de recherche et de formation en Anthropologie biologique est né, le Programme Paléoanthropologique Franco-Iranien (FIPP) ; il a permis la découverte et la fouille du site paléolithique supérieur de Garm Roud (Mazandaran). Depuis, en codirection avec le Professeur Hamed Vahdati Nasab de l’Université Tarbiat Modares, l’équipe franco-iranienne a fouillé le site de Mirak (Semnan) et depuis peu de Qaleh Kurd (Qazvin). Ces sites ont livré des traces d’occupations humaines allant du Pléistocène supérieur à Garm Roud et Mirak (entre 28 et 50ka environ) au Pléistocène moyen à Qaleh Kurd (plus de 150ka), attestant que des humanités bien distinctes ont peuplé la région. C’est également dans le cadre de ce travail d’équipe de 20 ans que de nombreux étudiants ont été formés à l’anthropologie biologique, à la préhistoire et à la géoarchéologie.
Après un Doctorat en 1998 en Paléontologie humaine au Laboratoire de Préhistoire du Muséum national d’Histoire naturelle, il entre au CNRS en 2000 et est affecté à l’UPR2147 (Dynamique de l’Evolution Humaine). Il co-initie le projet Franco-Iranien en 2001, fonde en 2008 le Plateau d’analyse du mouvement du primate à la Station de Primatologie du CNRS à Rousset (13), puis rejoint l’UMR7194 HNHP (Histoire Naturelle de l’Homme Préhistorique) en 2016. Aujourd’hui directeur de recherche, il a reçu en 2021 la médaille d’argent du CNRS.