Cette approche, par ses thématiques, reflète les caractéristiques des études de préhistoire menées au Muséum : position interstitielle (entre sciences naturelles et sciences humaines), pluridisciplinarité des problématiques, prise en compte des sites et collections dans le processus scientifique. Problématisée et contextualisée, l’activité scientifique se trouve placée dans une perspective critique à l’égard des discours, des représentations et des faits. Cette analyse mobilise, en complément des sources bibliographiques usuelles, tous les fonds disponibles (archives, iconographie, objets archéologiques, instruments scientifiques, archives orales). L’étude des collections (pièces, sites) représente l’un de ses objets majeurs.
La matérialité (archives, objets, sites) est ainsi posée comme clef de compréhension des dynamiques des sciences préhistoriques :
Collections et sites
- Interroger les sites et collections préhistoriques classiques comme les pans matériels de moments de cristallisation de savoirs plus généraux – de la matérialité de la collection historique aux valorisations scientifiques. En restituant le « long détour des faits », des objets et des hommes, il devient possible de saisir les horizons successifs d’une science en construction, y compris dans ses dimensions muséale et patrimoniale.
- Réintroduire les collections et sites dans un discours historique et épistémologique peut favoriser leur recontextualisation, permettant ainsi de les soumettre aux problématiques préhistoriennes actuelles et d’envisager la diffusion des résultats, y compris auprès du public.
Archives de la préhistoire
Valoriser les archives de la préhistoire, entendues comme les documents « produits ou reçus par toute personne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité ». L’objectif est ici de participer à des projets ou d’en initier dans une perspective scientifique en complément des approches archivistiques portées par d’autres acteurs. Il ne s’agit pas ici de documenter mais bien de prendre le fonds d’archives comme objet d’étude, dans sa constitution et son contenu discursif.