Axe 1- Fonctions (locomotion, cognition et mastication) et interactions avec l’environnement (naturel, social et culturel)
- Locomotion, adaptation fonctionnelle, énergétique et mobilité Nos recherches portent sur 1) les bases anatomiques (crâne et encéphale, rachis et squelette locomoteur) incluant les structures internes (propriétés géométriques architecturales et mécaniques de l’os (épaisseur corticale et structure multi-échelles de la diaphyse) ; 2) la modélisation du mouvement en utilisant les modèles comparatifs de primates non-humains actuels ; 3) la modélisation des coûts énergétiques de la locomotion. Ceci nous permet d’aborder le thème plus transversal de la mobilité territoriale des hominines (analyses multi-proxy intégrant par exemple les données biogéochimiques ou de techno-économie lithique) et leurs adaptations dans des contextes paléoenvironnementaux variés ainsi que leurs organisations territoriales. De même, il sera possible de se pencher sur le corollaire des adaptations fonctionnelles, c’est à dire la reconnaissance et l’étude d’adaptations potentiellement « non-fonctionnelles » à des contraintes externes et internes (cf. endémisme mais d’une manière plus général tout ce qui relève des isolats et de la dérive).
- Capacités cognitives. Nos recherches portent sur 1) La co-évolution entre le crâne et l’encéphale ; 2) La relation entre forme cérébrale, développement de formations anatomiques particulières et capacités cognitives des hominines. Ces résultats sont mis en perspective avec les données culturelles et comportementales (communication, langage, planification et complexification des chaînes opératoires, manifestations symboliques).
- Morphologie cranio-dentaire, reconstitution du régime alimentaire Nos recherches portent sur les structures mandibulaire et dentaire (relations entre les structures osseuses et dentaires résistance du corps mandibulaire, proportion des tissus dentaires, morphologie de la jonction Email-Dentine et de la cavité pulpaire) dans une perspective de l’étude de la fonction masticatrice. Ces données sont croisées avec les résultats des analyses biogéochimiques et des macro- et micro-usures dentaires. La diversité morphologique cranio-dentaire est ainsi abordée chez les hominines du Pliocène final jusqu’à l’Holocène.
Axe 2- Evolution, taxonomie et systématique phylogénétique
Dans cet axe, nos objectifs sont
- Préciser la pertinence des caractères spécifiques, externes comme internes, exploiter les moyens (imagerie) et développer les méthodes (morphométrie géométrique, cladistique) permettant de mieux définir les différentes espèces d’hominines ;
- Etudier les trajectoires de croissance de la base postérieure du crâne (fosse cérébelleuse) en relation avec le système nerveux depuis l’embryogénèse, chez l’Homo sapiens et les grands singes actuels;
- Evaluer, dans une perspective comparative, la croissance du squelette chez l’Homme et les primates non-humains (suivi longitudinal). Les résultats permettront d’ouvrir une réflexion sur le statut taxonomique des espèces d’hominines et sur leurs relations phylogénétiques.
Axe 3- Diversité biologique : variations intra et interspécifiques, diversification géographique
Nous y abordons :
- Les variations intra et interspécifiques, diversification géographique, diversité biologique, adaptations et diversifications géographiques des espèces d’hominines contemporaines ;
- L’hypothèse et le rôle d’une structuration des populations d’Hommes anatomiquement modernes pléistocènes en Afrique et au Proche-Orient dans l’histoire évolutive de notre espèce et son expansion en Eurasie ;
- La modélisation des migrations d’H.sapiens par des approches morphologiques, sur de grandes séries fossiles et actuelles : « out of Africa », préhistoire récente et mise en place des populations modernes à des échelles régionales (par ex. en Afrique australe ou en Asie du Sud-Est) ;
- Les changements diachroniques intra-spécifiques.
Les résultats obtenus nous permettent de préciser les modalités et le tempo d’expansion(s) des hominines du Pliocène final à l’Holocène. La discussion sur la recherche de corrélations entre les variations anatomiques intraspécifiques et les contextes environnementaux, les traditions techniques voire culturelles chez les espèces d’hominines fossiles est ainsi être abordée en intégrant les données linguistiques et génétiques, pour H. sapiens en particulier
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Thèses
- Zinger, W. 2021. L’inconnu derrière la vague : contribution à l'histoire des migrations polynésiennes en Mélanésie Australe : études exploratoires des variations phénotypiques sur 3000 ans d'histoire. Thèse de doctorat. Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris
- Duveau, J. 2020. Les empreintes de pieds du Rozel (Manche) : instantanés de groupes humains au Pléistocène supérieur. Approche combinée morphométrique et expérimentale. Thèse de doctorat. Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris
- Albessard L. 2018. Morphological co-variation of the cranium and endocast in the genus Homo. PhD, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.
HDR
- Détroit, F. 2019. Homo sapiens, Homo luzonensis et contemporains : du terrain à l’analyse des variations de forme. HDR, Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris
- Prat S., 2018. Les Hominines plio-pléistocènes et les Hommes anatomiquement modernes : Histoire évolutive, biodiversité et modalités d’expansion. Le crâne dans tous ces états. HDR, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.