Contexte chrono-environnemental des populations humaines : PAysages, reSsources, Territoires
Responsables : Emmanuelle STOETZEL, Anne-Sophie LARTIGOT-CAMPIN, Christian PERRENOUD
Mots clés : Quaternaire, dynamique spatio-temporelle, géochronologie, biochronologie, géoarchéologie, géomorphologie, paléoécologie, paléoclimat, archéomatériaux, taphonomie.
Les travaux développés au sein de l’équipe PAST visent à préciser le cadre chronologique, environnemental et climatique des groupes préhistoriques, par l’intégration à différentes échelles (spatiales et temporelles) des matériaux d’étude tels que les formations géologiques (glaciaires, fluviatiles, karstiques, lacustres), les marqueurs environnementaux (sédimentaires, isotopiques, assemblages fauniques et botaniques) et leur évolution dans le temps. Les recherches menées par les membres de PAST s’intéressent également à la disponibilité, l’approvisionnement et l’exploitation des ressources naturelles pour mieux appréhender l’exploitation et la gestion des milieux par les populations humaines et la construction de leur(s) territoire(s), notamment au travers d’une caractérisation fine des archéomatériaux et de leurs sources (matières colorantes, matières premières lithiques). Les études portent aussi bien sur les dépôts sédimentaires en contexte archéologique que sur des séquences naturelles pléistocènes et holocènes (continentales et marines) et s’appuient essentiellement sur les plateaux analytiques des différents sites de l’unité. Les données acquises reposent sur des développements méthodologiques et des approches actualistes (référentiels fauniques, botaniques, fongiques, géologiques, taphonomiques) afin de dater, caractériser et calibrer les multiples signaux archivés dans les sédiments. D’une manière plus générale, l’équipe PAST développe une approche intégrative pluridisciplinaire des sciences environnementales et archéométriques, des géosciences et de la géographie physique. Cette approche se fait en collaboration étroite avec les autres équipes de l’UMR 7194 abordant des thématiques liées aux comportements techniques, de subsistance et symboliques et à l’évolution humaine dans différentes régions du monde, incluant un lien fort avec les activités de terrain (fouilles, prospections) et un réseau très développé de collaborations nationales et internationales.
- AXE 1 - De l’objet au territoire : caractérisation, diagenèse, taphonomie
- Dans cet axe, les recherches menées s’intéressent à l’origine, la nature, la disponibilité, l’approvisionnement et l’exploitation des ressources naturelles, afin de mieux appréhender l’exploitation et la gestion des milieux par les populations humaines dans les territoires parcourus. Pour cela, les données issues des différentes disciplines développées dans l’équipe sont considérées dans une approche intégrative. Cette démarche permet de préciser les conditions paléoenvironnementales, paléoclimatiques et biologiques (dont anthropiques) ayant abouti à la diagenèse des formations sédimentaires et des assemblages fossiles qu’elles contiennent. Elle vise à déterminer la nature des facteurs taphonomiques ayant affecté les marqueurs environnementaux et les matériaux archéologiques, notamment grâce au développement de référentiels expérimentaux et actualistes (p.ex. taphonomiques).
- AXE 2 - Cadres chronologique et stratigraphique des séquences préhistoriques et naturelles quaternaires
Les recherches développées dans cet axe visent à reconstituer les contextes chronostratigraphiques et chronoclimatiques des occupations humaines, ainsi que les ambiances paléoenvironnementales des sites et séquences étudiés. Nécessairement multi-méthodes (géoarchéologie, géochronologie, biochronologie, archéostratigraphie), l’approche est menée depuis les levés et prélèvements de terrain, leur analyse, jusqu’à la synthèse de l’histoire d’un site. Elle fournit des informations sur l’âge, l’origine, le mode de mise en place et l’évolution des séquences archéologiques et naturelles étudiées. La juxtaposition des données issues de ces deux types de séquences favorise une reconstitution multiscalaire des paléoenvironnements et participe également à déterminer les impacts biologiques (anthropiques ou non) ayant influé sur les assemblages fossiles de ces séquences sédimentaires. Cette approche a également pour objectif de corréler des séries sédimentaires, à plus ou moins grande distance, au sein d’une grotte ou en plein air, archéologiques ou naturelles, dont l’enregistrement est discontinu ou affecté par la diagenèse.
- Axe 3 - Variations environnementales quaternaires : paysages, biodiversité, climat
Au cœur des investigations de cet axe se trouve la notion de paysage, appréhendé comme un écosystème complexe, fruit des interactions entre les populations préhistoriques et l’environnement sur le temps long. Les mosaïques paysagères sont étudiées en emboitant les échelles d’analyse et en se fondant notamment sur les dynamiques fauniques et de végétation, la chronologie des paléo-englacements pour l’étude du dernier cycle glaciaire-interglaciaire, la dynamique fluviale pléistocène, l’étagement des systèmes karstiques et l’incision des vallées, ainsi que l’évolution à long terme des grands reliefs. Les recherches menées permettent de reconstituer les fluctuations environnementales et climatiques à différentes échelles spatiales et temporelles, à partir des archives sédimentaires et des indicateurs minéralogiques, isotopiques, géochimiques et biologiques. L’enjeu est de reconstruire les cadres et les dynamiques paléoenvironnementales et paléoclimatiques et d’analyser leurs relations avec les modes d’exploitation des milieux et d’occupation des territoires par les groupes préhistoriques. Il s’agira également de questionner l’adaptabilité et les réponses des populations humaines et animales face aux changements environnementaux, climatiques et aux aléas naturels, dans différentes zones géographiques.
lien vers l’annuaire des membres de l’équipe
lien vers les publications des membres de l’équipe