Lundi 13 janvier 2020 à 16h30 (Amphi IPH), par Nicolas GOEPFERT (UMR 8096-ARCHAM), Valentina VILLA (UMR7194-HNHP)

Reconstitutions des dynamiques socio-environnementales à l’Holocène récent dans le secteur de Nunura (Désert de Sechura, Pérou) à partir du croisement de données multi-proxy intra- et extra-site

Le désert de Sechura, situé sur la côte nord-péruvienne, est une région caractérisée aujourd’hui par un climat hyperaride et régulièrement concernée par des épisodes de pluies extrêmes liés à ENSO. La variabilité hydro-climatique actuelle et ses effets sur les milieux et les paysages littoraux posent la question de leur évolution à l’Holocène récent, période au cours de laquelle la région est occupée par des populations préhispaniques.



Notre recherche s’inscrit dans une approche multi-sites mais nous présenterons en particulier les dernières données obtenues sur la baie de Nunura. Ce secteur nous permet de documenter l’adaptation des populations locales aux variations des milieux côtiers sur le temps long en lien avec différents forçages physiques (géomorphologique, hydro-climatique et océanique).



Afin de reconstituer spatialement et temporellement les dynamiques socio-environnementales, notre approche croise les informations issues des fouilles archéologiques du site de la Huaca Grande (intra-sites) avec les archives morpho-sédimentaires (extra-sites) situées à proximité.



Ces dernières sont étudiées le long de deux transects de plus d’1km cumulé et à travers 14 séquences mises à jour à partir de sondages géomorphologiques. Les études menées sur les dépôts extra-sites montrent que le secteur de Nunura a connu à l’Holocène récent des environnements côtiers différents des actuels en relation avec un climat moyen allant de phases plus humides qu’aujourd’hui à des phases tout aussi arides.



Concernant les réponses des populations, il est possible de mettre en perspective la chronologie de la Huaca Grande avec les changements environnementaux observés. Les premiers résultats montrent une synchronie entre les phases d’abandon et l’aridification du climat (début 9e-fin 11e siècle apr. J.C.) et, à l’opposé, des phases d’occupation du site associées à un contexte hydro-climatique plus humide (fin 4e-début 9e et fin 11e-fin 14e siècle apr. J.C.) fournissant les ressources utiles à l’économie de subsistance locale.

Publié le : 13/01/2020 17:10 - Mis à jour le : 27/04/2020 19:00