Eve RAMI

Mes recherches doctorales portent sur les modalités de gestion des matériaux mises en places par les populations de la transition Pléistocène-Holocène, ainsi que leurs implications en terme de mobilité de ces groupes. Mon travail se concentre notamment sur les sites attribués au Laborien (12.5 - 10.8 cal BP) se situant sur la bordure orientale du Massif armoricain et dans l’axe ligérien, en lien avec des gîtes de matière première localisés dans le sud-ouest du Bassin parisien. Ces matériaux se présentent sous différentes formes, dans des formations géologiques s’étalant du Turonien jusqu’au Pléistocène. On parle ici principalement de silicites, étant donné que ceux-ci sont les matériaux exploités en grande majorité dans les sites visés par le projet doctoral. 

La méthodologie d’étude utilisée implique une importante phase de terrain ayant conduit à la création d’une lithothèque dans les locaux du service archéologique de l’agglomération de Chartres. Les matériaux récoltés font l’objet d’une analyse à l’échelle mésoscopique mobilisant des notions de pétrographie et de géologie sédimentaire et une restitution sous forme de fiche est proposée. Les mêmes analyses sont appliquées aux échantillons archéologiques et permettent ainsi de proposer des hypothèses de localisation des gîtes sources pour les silicites exploités. 

Dans la perspective d’une approche pétro-techno-fonctionnelle, les données issues de la technologie lithique et de la tracéologie sont également intégrées afin de proposer des interprétations d’un point de vue techno-économique. Enfin, la comparaison des sites archéologiques en terme de modalités d’exploitation des matériaux, et la prise en compte de leur localisation les uns par rapport aux autres et par rapport aux gîtes de matières premières fourniront des données sur lesquelles s’appuyer pour proposer des tendances et modèles de mobilité des groupes étudiés. 

Direction : Nicolas Naudinot (MNHN, UMR 7194 HNHP) et Vincent Delvigne (CNRS, UMR 8068 TEMPS)