Jeudi 6 septembre 2018, 13h (MH, salle Chevalier), par Amélie Beaudet (University of the Witwatersrand, Johannesburg, Afrique du Sud)

Par la densité et la préservation exceptionnelle des restes fossiles identifiés dans les dépôts plio-pléistocènes du « Berceau de l’Humanité », l’Afrique du Sud joue un rôle déterminant dans la recherche de nos origines. En particulier, de nombreuses énigmes entourent encore les circonstances dans lesquelles les caractères qui participent à la définition du genre humain ont émergé. À quels moments et au sein de quel(s) taxon(s) les caractères considérés spécifiques à notre genre sont-ils perceptibles dans le registre fossile ? Dans quel(s) contexte(s) paléoécologique(s) ont-ils émergé ? Ces caractères ont-ils évolué de concert ou bien de façon indépendante ? Quelles sont les pressions sélectives qui ont guidé ces changements fondamentaux ? À ce titre, l’étude non-invasive des restes fossiles sud-africains par le biais des méthodes 3D contribue à apporter un éclairage nouveau sur les modalités et la chronologie des changements profonds qui ont bouleversé la biologie des hominines au cours de leur évolution. L’objet de cette présentation sera de discuter les données mises en évidence par notre analyse à haute résolution de restes crâniens de Australopithecus, Paranthropus et Homo découverts lors de fouilles anciennes (e.g., « Mrs Ples », « Little Foot ») et plus récentes (e.g., hominines de Milner Hall) des grottes de Sterkfontein, mais également des sites de Swartkrans, Makapansgat ou encore Malapa. Plus précisément, cette contribution montrera comment la reconstruction virtuelle et l’étude morphométrique de caractères crâniens internes, comme l’endocrâne, l’oreille interne ou la composition de la voûte crânienne, apportent de nouvelles informations sur la biologie, la paléobiodiversité et les comportements locomoteurs des hominines du Plio-Pléistocène et leur évolution.

Publié le : 06/09/2018 18:53 - Mis à jour le : 27/11/2020 17:53